Guèrre à l’Est : interdiction par le M23 du trafic entre Vitshumbi et la côte Ouest du lac Édouard dans la région de Lubero (Société civile)
Selon le président de la société civile locale en visite à Kanyabayonga, le trafic entre Vitshumbi et les villages de la côte Ouest du Lac Édouard a été interdit par les forces négatives opérant dans la région, provoquant une possible crise alimentaire.
Cette interdiction, ordonnée par les éléments du M23, prive Vitshumbi de ses principales sources d’approvisionnement et entraîne une hausse des prix des produits de première nécessité notamment l’eau et la farine de manioc.
Les autorités locales justifient cette mesure en raison du fait que Vitshumbi est un point de passage vers le Grand-Nord de la Province du Nord-Kivu.
“L’enclave de pêche de Vitshumbi n’est plus approvisionnée en produits de première nécessité comme par exemple l’eau, les concettes de manioc, pour ne citer que cela. Des produits qui viendraient des villages situés le long de la rive Ouest du Lac Édouard. Celà après interdiction des autorités actuelles de la contrée. Par conséquent, un bidon d’eau qui se négociait à 1500fc se revend maintenant à 3000fc. Même sort pour d’autres produits vivriers. Nous demandons aux autorités de prendre des dispositions nécessaires pour mettre fin à cette situation”, a indiqué Joseph Kambale, président de la Société civile locale.
Les habitants présents à Vitshumbi émettent leurs préoccupations quant à cette décision, car ils s’approvisionnent en grande partie dans ces villages, par manque des champs.
“Notre Village est situé en plein Parc National des Virunga. Ici, on ne cultive pas, nous ne vivons que de la pêche. En plus, l’eau ne coule plus dans nos robinets, on s’approvisionnait dans localités situées sur la côte Ouest du Lac Édouard grâce à la voie lacustre. C’est avec tristesse et stupéfaction que nous avons pris connaissance de cette interdiction. Maintenant, on s’approvisionne un peu loin, à Kibirizi et Kiwanja mais on est loin de satisfaire nos besoins en eau”, a témoigné un habitant sur place.
Depuis qu’elle est tombée sous le contrôle des rebelles rwandais du M23/RDF, le lundi 11 mars dernier, la situation à Vitshumbi devient de plus en plus préoccupante.
Le président de la société civile locale appelle les autorités à prendre des mesures pour mettre fin à cette crise potentielle. Afrikinfos/ via Oyebi