Le Président Félix Tshisekedi appelle les Etats de la sous-région à la solidarité
Message du Président de la République Démocratique du Congo aux Etats de la sous-région

Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a appelé les Etats de la sous-région à la solidarité et d’éviter les conflits, dans son discours d’ouverture de la 12ème conférence diplomatique de la RDC, tenue samedi, au salon rouge des Affaires étrangères, à Kinshasa.
« Je suis convaincu qu’il est un devoir sacré pour tout Etat de notre sous-région d’éviter tout acte générateur de tension et des conflits avec les autres ou d’en minimiser les risques », a indiqué le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, ajoutant qu’il est impensable qu’un pays de la sous-région des Grands Lacs puisse prospérer dans la paix et dans la sécurité et se stabiliser durablement tant que son voisin est en ébullition et surtout si ce pays sert de base arrière à des groupes armés ou encore en devient le parrain.
Se référant à la sagesse africaine, il a souligné : « lorsque la case du voisin brûle on ne peut rester indifférent. On l’assiste pour éteindre le feu au risque d’être soi-même atteint par les flammes. Ni la RDC, ni ses voisins ne redessineront au grand jamais la carte du monde. Ce qui, par conséquent, nous condamne de vivre ensemble pour l’éternité ».
Pour le Président Félix Tshisekedi, l’avenir des peuples africains repose sur leur capacité de s’unir et de travailler à la transformation d’énormes potentialités naturelles dont regorgent leurs sous-sols et leurs sols en richesses réelles profitables à tous les fils et filles du continent.
« Héritier de Simon Kimbangu, de Joseph Kasa-Vubu, de Patrice Emery Lumumba, de Mobutu Sese-Seko, de Laurent-Désiré Kabila et d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba, figures emblématiques de la lutte héroïque de notre peuple pour la liberté, la justice, l’indépendance, l’unité nationale, la démocratie et l’Etat de droit, nous, Congolais, devons toujours être à la première ligne de combat pour l’unité de l’Afrique, son développement et son rayonnement dans le monde », a-t-il fait savoir.
Une croisade pour briser l’isolement diplomatique
Parlant de ses actions diplomatiques, le Chef de l’Etat a fait savoir qu’il s’est lancé dans une croisade diplomatique pour non seulement rassurer les partenaires de la RDC sur les engagements pris, briser l’isolement diplomatique dans lequel sombrait notre pays, mais aussi pour ouvrir la voie à une nouvelle ère internationale et de partenariat économique mutuellement avantageux avec les investisseurs publics et privés.
« A chaque fois que la cause l’exigera, je reprendrai le bâton pour porter haut la voix de la RDC et de tirer profit des opportunités susceptibles de nous permettre d’optimiser la mise en valeur de nos immenses ressources naturelles en vue du bien-être des populations congolaises », a-t-il insisté.
Pour le Chef de l’Etat, il s’agit d’une promesse qu’il a faite dans son discours d’investiture du 24 janvier 2019.
En effet, a-t-il rappelé, la RDC est ouverte au monde sans exclusive. Elle tend sa main à tout Etat qui est disposé à coopérer avec elle dans l’intérêt mutuel des parties et dans le respect des principes fondamentaux qui régissent les relations internationales, notamment ceux de l’égalité des peuples, de la souveraineté et de l’indépendance des Etats. Et qu’elle demeurera une terre d’hospitalité, d’opportunité et d’avenir pour tous ceux qui désirent y vivre et d’y investir dans le respect de ses lois et de son identité culturelle.
« Reconnu comme l’un des pionniers de panafricanisme et cofondateur de la défunte OUA, devenu UA en 2002, notre pays n’entend point trahir sa vocation africaine reflétée par sa géographie et inscrite dans son histoire ainsi qu’à l’article 2017 de sa Constitution », a-t-il dit.
Et d’ajouter : « Depuis mon arrivée à la tête de la RDC, je me suis mis à restaurer la confiance dans les relations avec nos voisins, ainsi qu’à développer une coopération multisectorielle bénéfique à nos peuples respectifs par la conclusion d’accords bilatéraux et multilatéraux, la réalisation des projets d’intérêts communs et les concertations régulières entre les gouvernements. C’est dans cette optique que nous sommes en négociation avec l’Afrique de l’Est dont la majorité des membres sont frontaliers à notre pays et entretiennent d’intenses échanges commerciaux avec nous ».
Opérations conjointes FARDC-UPDF, fondées sur les accords fondamentaux RDC-Ouganda
Le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi a, à cette occasion, précisé que les opérations militaires ciblées et concertées que mènent conjointement depuis le 30 novembre dernier, les Forces armées de la RDC (FARDC) et les Forces de défense du peuple ougandais (UPDF), afin de neutraliser les groupes armés, les terroristes qui ravagent le Nord-est de notre pays et circulent le long des frontières que nous partageons avec l’Ouganda, plus précisément en Ituri et au Nord-Kivu, sont fondées sur les accords fondamentaux existant entre les deux pays, et les instruments juridiques pertinents de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) dont les deux Etats sont membres.
Ces opérations, a-t-il ajouté, sont limitées dans le temps et ont pour principe de ne pas porter atteinte aux droits de l’homme.
« Chaque fois que de besoin, la RDC n’hésitera point d’organiser pareilles opérations ou de s’impliquer dans la mutualisation des forces avec ses voisins pour assurer la paix et la sécurité dans les Grands Lacs. Il ne peut autrement, au regard de l’appartenance de notre pays et nos voisins aux mêmes organisations sous-régionales comme la CIRGL, la Communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), la Communauté de développement de l’Afrique Australe (SADC) et bientôt la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), a-t-il martelé.
Pour la mise en œuvre du plan de transition pour le retrait échelonné de la MONUSCO
Le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi a, à cette même occasion, demandé au gouvernement de la RDC de s’atteler à la mise en œuvre effective du plan de transition pour le retrait échelonné, responsable et durable de la MONUSCO de notre pays, pour qu’à l’échéance de 2024 convenue, l’Etat congolais assume pleinement la responsabilité de ses charges régaliennes.
Tout en indiquant que les Congolais apprécient le travail accompli par l’ONU en RDC à travers d’abord la Mission des Nations Unies au Congo (MONUC) devenue Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), le Chef de l’Etat a relevé que cette mission de maintien de la paix est la plus importante en nombre de troupes ainsi qu’en termes de coût et de durée dans le monde.
« Il est essentiel que nous comprenions tous que la résolution des problèmes du Congo relève d’abord de la responsabilité des Congolais eux-mêmes. Par conséquent, l’appui de la communauté internationale n’est pas la solution définitive à nos crises et ne peut se prolonger à l’infini au risque d’anesthésier le dynamisme interne. Nous devons nous prendre en charge et promouvoir nous-mêmes, les perspectives de paix et de stabilité institutionnelle durable », a-t-il souligné.
Auparavant, le vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, avait donné les raisons de l’organisation de cette conférence.
Pour le vice-Premier ministre Lutundula, la conférence diplomatique appelée conférence des ambassadeurs sous d’autres cieux, est un cadre ou lieu d’évaluation de l’action diplomatique d’un Etat et d’échange d’expériences, de concertations entre les chefs de missions diplomatiques et de postes consulaires d’un pays et aussi un lieu de rencontre avec leurs hiérarchies afin de définir des nouveaux objectifs, orientations et priorités de sa politique extérieure ainsi que les actions et des ressources requises pour les réaliser.
La structuration et la périodicité des conférences diplomatiques, a-t-il ajouté, varient d’un Etat à l’autre.
En ce qui concerne la RDC, a-t-il précisé, l’organisation de la 12ème conférence diplomatique est dictée non seulement par les mutations politiques, économiques et sociales qui ont jalonné la vie nationale, mais aussi par le défi et enjeux internationaux de l’heure.
En effet, à partir de 2015, la RDC a traversé une zone assez forte de turbulences dont les conséquences ont été notamment sa mise en quarantaine politique par suite entre autres des atermoiements d’organiser les élections crédibles et de la répression sanglante des manifestations.