Grands Lacs d’Afrique : dynamique encourageante malgré l’insécurité dans l’Est de la RDC, estime Huang Xia devant le Conseil

La situation dans la région des Grands Lacs a été caractérisée par une « une dynamique encourageante de dialogue, de coopération et d’intégration, et plus généralement d’une volonté continue de s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité », malgré l’insécurité dans l’Est de la RDC, a déclaré mercredi l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la région des Grands Lacs, lors de son exposé devant le Conseil de sécurité.

Avr 28, 2022 - 12:16
Avr 28, 2022 - 12:29
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Grands Lacs d’Afrique : dynamique encourageante malgré l’insécurité dans l’Est de la RDC, estime Huang Xia devant le Conseil

La situation dans la région des Grands Lacs a été caractérisée par une « une dynamique encourageante de dialogue, de coopération et d’intégration, et plus généralement d’une volonté continue de s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité », malgré l’insécurité dans l’Est de la RDC, a déclaré mercredi l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la région des Grands Lacs, lors de son exposé devant le Conseil de sécurité.

« Cette dynamique positive a été perturbée par la crise sécuritaire et humanitaire dans l’est de la RDC, exacerbée par la reprise des activités militaires du Mouvement du 23 mars (M23) durant le dernier trimestre de l’an dernier », a néanmoins fait valoir Huang Xia, soulignant que  cette situation est d’autant plus déplorable qu’elle intervient près de 10 ans après la signature des Déclarations de Nairobi de décembre 2013 par le Gouvernement de la RDC et les rebelles du M23, dans lesquelles ce groupe armé, défait militairement, s’était engagé à ne plus reprendre les armes. 

Six mois après son dernier exposé devant le Conseil, M. Huang Xia, qui présentait le dernier rapport en date du Secrétaire général portant sur la mise en œuvre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo (RDC) et la région, a également déploré que « les Forces démocratiques alliées (ADF) et d’autres groupes armés locaux continuent de commettre des atrocités contre les populations civiles ».

Un terrain d’entrainement

« Pour parvenir à leurs fins macabres, les ADF en particulier semblent toujours bénéficier d’un réseau de recrutements dans la région, voire au-delà, comme l’ont confirmé les récentes arrestations effectuées lors des opérations conjointes de la RDC et de l’Ouganda », a signalé M. Xia.

L’inquiétude de nombreux membres du Conseil a été renforcée par les déclarations de l’expert indépendant, Dinesh Mahtani, qui a expliqué que les conflits qui se déroulent aujourd’hui dans les Grands Lacs sont de plus en plus liés à des dynamiques venues d’autres parties du continent africain et sont en outre susceptibles de servir de terrain d’entrainement pour des insurgés ou des terroristes qui pourraient ensuite rentrer aguerris dans leur pays d’origine et y constituer une menace pour la sécurité. 

Ces propos ont également été illustrés par le représentant du Burundi, qui a affirmé que le groupe RED-Tabara, né après le coup d’état manqué de 2015 au Burundi et basé dans l’est de la RDC, collabore avec d’autres groupes terroristes, dont les Forces démocratiques alliées (ADF) et constitue une menace pour la paix dans toute la région. 

Consolider les acquis enregistrés  

En dépit de cette fragilité sur le plan sécuritaire, l’Envoyé spécial s’est dit « convaincu qu’il est encore possible de consolider les acquis importants enregistrés à ce jour » dans la région et d’avancer progressivement vers une paix durable.  

Pour cela il faut toutefois que des efforts soient fournis au moins à trois niveaux, notamment une coopération accrue en matière de sécurité, un dialogue direct et permanent au plus haut niveau entre les dirigeants de la région ainsi que l’appui continu de la communauté internationale à la région, a expliqué M. Xia.