Même si certains ne veulent pas l'admettre, la solution à nos problèmes ne viendra jamais de l'extérieur si ce n'est de nous-mêmes(Lubaya Claudel André)

Après le passage de la délégation du Conseil de sécurité en RDC, une remise en QUESTION s’impose dans tous les segments de notre gouvernance. Il n'y a aucun mal à changer d'avis, pourvu que ce soit dans le bon sens", disait Winston Churchill.

Mar 13, 2023 - 17:54
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Même si certains ne veulent pas l'admettre, la solution à nos problèmes ne viendra jamais de l'extérieur si ce n'est de nous-mêmes(Lubaya Claudel André)

Après le passage de la délégation du Conseil de sécurité en RDC:
Une remise en cause s'impose !

Depuis la dégradation de la situation sécuritaire dans l'Est, comme bien avant cela, le Président de la République n'a cessé de parcourir le monde pour faire entendre la voix de la RDC dans le cadre de la diplomatie dite "agissante", dénonçant, à juste titre, l'agression dont le pays est victime et ses
implications géostratégiques dans la sous-région. Il aura été partout, et aura tout dit, tout fait.

A-t-il été entendu ? Oui. A-t-il été compris ? Difficile de l'affirmer, quand on entend la délégation du Conseil de sécurité des Nations-Unies renvoyer, à la fin de sa mission, les autorités congolaises à leurs responsabilités constitutionnelles au sujet de la situation de l'Est. Cette déclaration s'ajoute à celle d'E. Macron, Président français, lors de sa récente visite à Kinshasa. Ce qui est tout à fait logique. La prise de position de l'organe de l'ONU est la preuve irréfutable que sur la question congolaise, la lassitude a fini par gagner la Communauté internationale. Le Congo n'est pas l'Ukraine, certes. Les enjeux ne sont pas les mêmes.

 C'est ici le lieu de reconnaitre que notre rhétorique "dénonciationniste" sur la situation de l'Est a, dans une moindre mesure et faute de résultats, reçu un maigre écho en interne, en même temps qu'auprès de nos partenaires, elle a démontré toutes ses limites. Les faits sont là. Le Congo est seul. Aucun pays ne le suit. Que dire ? Notre diplomatie tant vantée n'a produit les effets escomptés. Elle a plutôt failli. Elle a saigné le trésor public, coûté des centaines de millions de dollars, entrainé plusieurs périples qui, au final, n'ont pas permis d'atteindre le résultat voulus. Congo is not back. C'est une réalité !

Face à cette évidence, une remise en cause sans complaisance s'impose à tous niveaux de la gouvernance depuis janvier 2019 pour en tirer toutes les conséquences. Le pays va mal. On le sait. On le dit. On le répète, mais l'on refuse de l'admettre, quoi que dos au mur. Toute cuvre humaine étant perfectible, le Président de la République qui, de par son rôle dans notre architecture institutionnelle, se trouve dans l'obligation de se remettre en question et de repenser sa perception du pouvoir en tenant compte à la fois des intérêts stratégiques de la RDC et des recommandations maintes fois reprises en chœur à l'intérieur du pays, tout comme par nos partenaires bi et multilatéraux. "Il n'y a aucun mal à changer d'avis, pourvu que ce soit dans le bon sens", disait Winston Churchill.

Des lors, il devient impératif de nous remettre en question et sans concession, pour créer les conditions nécessaires à la concorde nationale, effritée au fil des ans. Dans la foulée, réévaluer et réajuster notre approche sur la myriade de groupes armés notamment le M23, CODECO et sur nos relations avec nos voisins. Même si certains ne veulent pas l'admettre, la solution à nos problèmes ne viendra jamais de l'extérieur si ce n'est de nous-mêmes. Sinon, à quoi serviraient les institutions du pays si elles doivent, à chaque fois, se faire rappeler le rôle qui leur incombe de garantir la souveraineté de l'État congolais.