Carnage de Goma: « l’ordre de tirer sur les manifestants est venu du colonel Mike Mikombe » (Témoin, colonel Yves Rubenga)
Deux principaux témoins en l’occurrence le colonel Yves Rubenga et le colonel Faustin Kapen à charge dans le procès des officiers de la Garde Républicaine ont été auditionnés par la Cour militaire sur la répression contre les manifestants de la secte Wazalendo ayant fait 51 morts le 30 août dernier, selon le gouvernement congolais.
À l’audience foraine du lundi 11 septembre, le premier témoin, le commandant du quartier général de la 34ème région militaire, le colonel Yves Rubenga a affirmé sans ambages, devant les juges, que ce sont les éléments de la Garde Républicaine qui ont tiré sur les adeptes présumés de la secte « La foi naturelle judaïque messianique vers les nations» qui se font aussi appelés «Wazalendo», a rapporté la Radio Okapi.
Ce témoin, le colonel Yves Rubenga a fait savoir que l’ordre de tirer sur les manifestants est venu du colonel Mike Mikombe.
À en croire la même source, le deuxième témoin, le colonel Faustin Kapen, Maire intérimaire de Goma qui a été interrogé sur des propos qu’il aurait tenu lorsqu’il était au temple de la secte et dont un enregistrement vidéo circule sur les réseaux sociaux, a dit avoir parlé en lingala : « Eglise oyo, eza ya kopanza». Selon lui, en français cela signifie «il faut délocaliser cette église».
Alors que, souligne la source onusienne, cette phrase prononcée en lingala se traduit en français par : « cette église est à détruire ».
Aussi, selon la même source, le Maire a balbutié quelques instants à la question de savoir qui a tiré sur la foule. Escamotant cette question, le maire ad intérim de Goma a laissé entendre que ce jour-là, les éléments de la Garde Républicaine étaient déployés dans le secteur de Nyabushongo sans pourtant dire ceux qui ont tiré sur les manifestants.
D’après le colonel Faustin Kapen, il n’était pas informé du plan opérationnel conçu par la 34ème région militaire le jour des incidents.
Ces deux témoins de la Garde Républicaine sont poursuivis pour trois chefs d’accusation dont le crime contre l’humanité par meurtre dans la répression contre les manifestants. Politico.cd/ via Oyebi.net